Assassination of Napoleon

Lecture [Francaise]

by Dr. Ben Weider CM, PhD

Note: Dr. Weider was kind enough to provide a French translation to MagWeb. Not being fluent in French, I could not determine where to insert the photos, graphs, and other illustrations in the text, nor break the text in the same way as I was able to do in the English text. My apologies, and please refer to the English language article for illustrations. --RL

Voici, plus de 10 ans j'ai écrit un livre qui relate les années de recherche que j'ai menées avec mon ami et collègue suédois, Sten Forshufvud, pour prouver que Napoléon a été empoisonné à Sainte Hélène. Le livre " Murder of Napoleon", traduit en français sous le titre " Qui a tué Napoléon?" (Robert Laffont-1982) a été édité en 28 langues et vendu à plus d'un million d'exemplaires. Ce n'est pas mal pour un livre d'histoire. Cela prouve que l'intérêt est toujours très vif à l'égard de tout ce qui touche à Napoléon.

Davantage de livres ont été écrits au sujet de Napoléon que pour quiconque d'autre dans l'Histoire. L'encyclopedia Britannica affirme que 200 000 ouvrages ont déjà été écrits sur son époque; certains historiens français estiment que ce chiffre est plus proche de 400 000. C'est stupéfiant.

Voyez-vous, les gens me demandent souvent d'où vient ma certitude que Napoléon a été empoisonné. Après tout, il est mort depuis 174 ans.

La réponse est relativement aisée. Huit témoins oculaires me l'ont dit (par leurs livres bien évidemment) et les informations qu'ils ont fournies ont été confirmées par la science nucléaire. Ces huits témoins oculaires, qui étaient des compagnons de Napoléon à Sainte-Hélène, sont:

Le Marquis de Las Cases, qui travaillait avec Napoléon à ce qui deviendra le "Mémorial de Sainte-Hélène".

Le Baron Gourgaud, un général de la Grande Armée qui avait tenu à partager l'exil de l'Empereur.

Le docteur O'Meara, un médecin anglais de descendance irlandaise, désigné par les Anglais pour veiller à la santé de Napoléon.

Le docteur Francesco Antommarchi, un médecin Corse envoyé par la famille de Napoléon pour remplacer O'Meara, lorsque ce dernier fut chassé de Sainte-Hélène par le gouverneur anglais Hudson Lowe.

Le grand Maréchal Bertrand, qui a vécu près de Napoléon pendant plus de 15 ans.

Louis Marchand, le loyal serviteur de l'Empereur depuis 10 ans.

Les docteurs Henry et Stokoe, deux médecins anglais qui examinèrent Napoléon à plusieurs reprises.

Ces témoins oculaires vivaient en permanence près de Napoléon et ils ont noté ce qu'ils voyaient, au jour le jour, dans des journaux intimes qu'ils ont publiés, à leur retour chez eux, après sa mort.

Mes investigations s'appuient sur les constatations de ces témoins oculaires qui ont été confirmées par les techniques modernes de la science nucléaire. Cependant, j'ai compris dès le début, qu'il ne serait pas facile de discréditer la thèse, cent fois répétée par de célèbres historiens, selon laquelle Napoléon serait mort d'un cancer de l'estomac. Ceci, bien que cette thèse soit indéfendable et totalement ridicule.

(Louis Marchand, était un homme honnête, intelligent et cultivé. Il s'est montré d'un dévouement total à l'Empereur et a tenu avec une précision de chaque instant un journal relatant, non seulement les faits et gestes de son maître et de son entourage, mais aussi ses états de santé et l'évolution du mal qui le rongeait.

Pour contrer ces historiens, j'ai du approfondir et mettre en valeur toutes les évidences que j'ai trouvées. J'ai été encouragé dans ce travail par plusieurs des meilleurs spécialistes de l'histoire de Napoléon dont l'anglais David Chandler, l'américan Don Horward et le colonel français Emile Gueguen. Ils m'ont apporté un soutien sans défaillance et de grand poids.

Durant mes nombreuses années de recherches, J'ai constaté plusieurs choses dont, en particulier, l'entêtement obtus dans le refus d'une criante vérité et l'aveuglement face aux faits.

Il n'est pas nécessaire d'être un génie pour comprendre ce qui est écrit d'une manière explicite. Il suffit d'être réceptif, éveillé, d'avoir un peu de bon sens et de s'attacher aux faits. Cependant ces faits, comme ils sont reportés par les huit témoins ont été ignorés par les historiens, ou du moins leur signification n'a pas été saisie.

La clé qui nous a mise sur la piste de l'empoisonnement, nous a été fournie par Louis Marchand, le serviteur fidèle de Napoléon. Il était attentif, discret, éduqué ( il lui est arrivé de mettre au clair des ébauches de lettres de Napoléon et de Montholon), perspicace et loyal au delà de toute mesure. Tous les historiens sont unanimes dans cette appréciation. Il était aussi un très bon artiste.

Napoléon traitait Marchand comme un fils, et il lui attribua 400 000 francs dans son testament. Le souhait de Napoléon était de l'honorer par le titre de Comte, et ce voeu devint réalité quand Napoléon III arriva au pouvoir.

A l'opposé des autres compagnons de l'exil qui ont écrit des livres et en ont tiré des profits, Marchand a tenu un journal seulement parce qu'il voulait que sa famille apprenne ce qui s'était réellement passé à Sainte-Hélène. Il demanda à ses proches et descendants de ne jamais publier ses souvenirs.

Cependant, quand ses biens furent finalement vendus, au début des années 1950, le journal fut acheté par le Commandant de l'armée française, Henri Lachouque, qui le fit publier pour la première fois en 1955.

Ce journal tomba, comme un obus éclairant, sur le mystère de la mort de Napoléon.

Je vais maintenant souvent parler de Longwood House, et vous devez savoir que c'était la maison où vivait Napoléon à Sainte Hélène, et là où il a été empoisonné.

La précision méticuleuse de Marchand, dans ses rapports quotidiens des évènements de Longwood House, peut être comparée au fichier d'un médecin consciencieux qui note tous les détails du déclin d'un malade en phase terminale.

Ses informations ont " fait sauter le couvercle", qui a libéré la vérité. Sans lui, le crime serait resté un crime parfait.

Marchand ramena en France une mèche des cheveux qui furent coupés sur la tête de Napoléon le 6 mai 1821, le lendemain de sa mort, et très soigneusement la plaça dans une enveloppe sur laquelle il écrivit: " les cheveux de l'Empereur". Cette mèche, dans son enveloppe d'origine, a été précieusement conservée par ses descendants.

Ni Marchand, ni aucun des autres compagnons de l'exil n'aurait pu se douter, qu'un jour, bien longtemps après qu'ils auraient tous disparu, cette mèche de cheveux dirait davantage sur les années à Longwood house, que l'ensemble de toutes les correspondances, livres et manuscrits qui ont été écrits sur l'exil de l'Empereur à Sainte Hélène.

Toute personne qui examinera les preuves présentées dans cette conférence et dans mon nouveau livre " THE ASSASSINATION AT ST-HELENA REVISITED" devra admettre l'assassinat. Le complot a été organisé afin que Napoléon ne puisse pas revenir un jour en France, et reprendre son trône comme il l'avait fait après son premier exil à l'île d'Elbe. Les faits reportés par les témoins oculaires sont irréfutables.

Napoléon a été empoisonné à Sainte-Hélène, Il n'y a absolument aucun doute à ce sujet. Il a été empoisonné de la manière la plus usitée au cours du 19ième siècle. Jusqu'à ce jour, aucun pathologiste ou toxicologue ne s'est sérieusement opposé à ma thèse. J'appelle ceci une thèse par manque d'un meilleur mot, parce qu'en réalité, l'empoisonnement est un fait.

Sur les 34 symptômes connus de l'intoxication par arsenic, 30 on été reportés par les huits témoins. De plus, la présence de fortes doses d'arsenic, dans les cheveux de Napoléon a été confirmée par les moyens les plus modernes de la médecine légale et de la science nucléaire.

Depuis plus de cent ans, de nombreux médecins et historiens ont attribué la maladie et la mort de Napoléon à plus de 30 causes allant de la gonorrhée, à la syphilis, du scorbut à l'hépatite et au cancer. L'histoire officielle prétend que Napoléon est mort d'un cancer de l'estomac, alors qu'il est très gras. Comment serait-ce possible, alors que le cancer de l'estomac use et décharne le malade? De plus, Napoléon n'a jamais eu le moindre symptôme de cancer. Posez-vous cette question: Comment peut-on mourir d'une maladie sans en manifester les symptômes?

( Trois compagnons de l'exil, à gauche, le général Gaspard Gourgaud, au centre le Grand maréchal Henri Gratien Bertrand et à droite le comte Charles de Montholon.

Voici plus de trente ans, mon collègue Sten Forshufvud a fait analyser des cheveux qui ont été coupés sur la tête de Napoléon le 6 mai 1821, le lendemain de sa mort. Un cheveu pousse d'environ 2.5 cms tous les deux mois. Comme les cheveux ont été coupés au ras du cuir chevelure et qu'ils étaient longs de 7.5 cms, ils avaient poussé durant les six derniers mois de la vie de Napoléon.

En analysant les cheveux par sections, nous avons pu déterminer avec précision les jours où lui on été administrées de fortes doses d'arsenic. Les analyses montraient des hauts et des bas dans la densité d'arsenic. Le point le plus bas était de 2.8 parties par million et le plus haut de 51.2 parties par million. Dans chaque section testée, le taux variait en dents de scie. Ceci prouve que Napoléon, certains jours, absorbait beaucoup d'arsenic. Gardez en mémoire que le taux normal d'arsenic à cette époque était de l'ordre de 0.08 partie par million. Voici un exemple des résultats obtenus sur différentes sections des cheveux de Napoléon: 51.2, 45.2, 24.5, 18.8, 2.8, 7.1, 20.4, 24.1. Ces résultats, qui donnent tous, des taux infiniment supérieurs à la normale, confirment que Napoléon absorbait de l'arsenic par périodes. Ceci est une criante certitude. Selon le laboratoire Harwell et le FBI ils sont conformes à un empoisonnement par l'arsenic.

Voyez le graphique à la page 7 Ce graphique montre les résultats d'une analyse, pour laquelle un cheveu a été étudié en 8 sections. Notez le très haut niveau du taux d'arsenic, comparé au taux normal, en ce temps qui était de l'ordre de 0.08 ppm. Vous voyez que la pointe la plus élevée de la courbe marque 51.2 ppm, ce qui est énorme et qui prouve que Napoléon a absorbé une très forte dose au moment où a été formée la partie correspondante du cheveu. Les niveaux d'arsenic trouvés dans les cheveux de Napoléon par le laboratoire de recherche nucléaire Harwell, de Londres, corroborent les faits décrits par les huit témoins oculaires. Pour vérifier l'exactitude des résultats obtenus à Harwell, j'ai adressé deux cheveux de Napoléon au directeur du laboratorie du FBI en lui demandant d'en faire l'analyse. A la page 8 vous pouvez lire la réponse, qui nous dit, d'une manière nette et sans ambages, que la quantité d'arsenic dans les cheveux de Napoléon est "significative de l'empoisonnement par l'arsenic".

ANALYSE DES CHEVEUX DE NAPOLÉON

Ministère US de la Justice Federal Bureau of Investigation (FBI) Washington, DC 20535 Le 28 Août 1995

Cher Docteur Weider,

Le laboratoire du FBI a examiné les deux cheveux de Napoléon que vous aviez soumis pour recherche d'arsenic. Vous trouverez ci-dessous les résultats de ces analyses effectuées par " Graphite Furnace Atomic Absorption Spectroscopy".

cheveu Arsenic (ppm) 1 33.3 2 16.8

La quantité d'arsenic présente dans ces cheveux est significative de l'empoisonnement par l'arsenic.

Si vous avez d'autres questions, contactez-moi par téléphone ou télécopieur.

Sincèrement votre,
Signé Roger M. Martz
Chef du bureau de chimie/toxicologie

Cette lettre du FBI prouve clairement que Napoléon a été empoisonné. La phrase clé est la suivante: "La quantité d'arsenic présente dans ces cheveux est significative de l'empoisonnement par l'arsenic." A la page 9 vous trouverez la version anglaise de cette lettre.

La lettre du FBI
Le 4 novembre 1997

Service de Police Métropolitain
New Scotland Yard
Broadway
London SW1H 0BG
Telephone: 171 230 1212

Colonel John Hughes-Wilson

Holts Tours (Battlefields an History) Fellow, International Napoleonic Society Golden Key Building 15, Market St. Sandwich Kent CT13 9DA

Cher John,

L'assassinat de Napoléon.

Je vous remercie pour votre présentation fascinante concernant le présumé empoisonnement de Napoléon Bonaparte. Vous avez en effet fait une recherche élaborée sur le sujet et j'avoue avoir été impressionné par les détails et la continuité de la présentation.

En réponse à votre question "Est-ce que Scotland Yard enquêterait sur le présumé meurtre? Je peux confirmer que la réponse est "oui", et ceci présumant que les faits présentés par Ben Weider sont corrects et que la provenance de ses pièces à conviction est bonne. Nous pourrons ainsi présenter un cas explicite au service du procureur de la couronne.

Sincèrement vôtre,
Jeffrey Rees
Commissaire détective

Service du crime organisé

La société napoléonienne internationale, par l'intermédiaire de son représentant européen, le Colonel John Hughes-Wilson, a présenté ce rapport sur l'empoisonnement de Napoléon à Scotland Yard, le service policier britannique reconnu mondialement. Le Colonel Hughes-Wilson leur a demandé s'il ferait une investigation sur ce cas et leur réponse ci-dessus est claire (à la page 11 vous trouverez la lettre en anglais).

La lettre de Scotland Yard.

Certains ont cherché à expliquer la présence excessive d'arsenic dans les cheveux en l'attribuant à diverses causes telles que le papier mural à Longwood, l'eau que buvait l'Empereur, les médicaments qu'il prenait ou la crème capillaire qu'il utilisait. Indépendamment du fait que de telles causes ne pourraient, en aucun cas justifier des densités aussi énormes que celles qui ont été mesurées, elles ne sauraient pas davantage justifier les importantes différences enregistrées d'une sections à l'autre. Ces suppositions n'ont aucune valeur et doivent être écartées.

En 1974, avec Sten Forshufvud, nous avons établi deux listes chronologiques. Dans la première, nous avons marqué, à leur date précise, les symptômes qui affectaient Napoléon, tels qu'ils étaient reportés par les témoins oculaires. Nous avons ainsi couvert les derniers six mois de la vie de Napoléon. Ceci correspondait exactement à la période de croissance des cheveux que nous avons fait analyser. Dans la seconde, nous avons noté les taux d'arsenic fournis par l'analyse, en précisant les dates des variations.

Les deux listes se mariaient avec la plus grande précision. Les jours où Napoléon souffrait de malaises correspondant à une intoxication arsenicale, les résutalts de l'analyse du Laboratoire de Harwell, indiquaient des pointes dans le taux d'arsenic contenu dans les cheveux.

Les rapports des témoins ne peuvent être mis en doute. Le Laboratoire de Harwell, qui a effectué les recherches pour la fabrication des bombes atomiques anglaises, est l'un des laboratoires les plus sophistiqués dans le monde. Les résultats de ses analyses ne peuvent être mis en doute.

En conséquence, il faut admettre que Napoléon a absorbé périodiquement des doses d'arsenic. Les moyens scientifiques les plus modernes ont prouvé que les malaises signalés par les témoins, il y a 174 ans étaient causés par une intoxication arsenicale.

Il n'y a pas de suppositions ici; seulement des faits.

En 1821, et encore aujourd'hui, il est rare que durant une autopsie, le médecin légiste soit en mesure de déceler un empoisonnement par l'arsenic, s'il omet de faire effectuer des analyses spécifiques. Sten Forshufvud a demandé au professeur Henri Griffon, chef du bureau de toxicologie de la Police de Paris, de lui expliquer les difficultés rencontrées pour déceler la présence d'une intoxication arsenicale. Il lui a répondu qu'il n'avait jamais rencontré un médecin ayant diagnostiqué correctement un empoisonnement par l'arsenic comme cause de la maladie d'un de ses patients. L'arsenic trioxide est sans saveur et sans odeur.... un poison de première classe.

( Longwood House (Aquarelle peinte par Louis Marchand). Cette Aquarelle fut offerte à l'Empereur le 1er janvier 1820. A droite on aperçoit les abbés Vignali et Buonavita qui se promène dans le jardin où travaillent deux chinois. A gauche, Madame Bertrand et ses enfants . Napoléon est debout à l'entrée de la véranda

En septembre 1967, Madame Esther Castellani mourut à Vancouver, après avoir été malade pendant neuf mois. Bien après son enterrement une dame contacta le Ministre de la justice du Canada pour dire que Madame de Castellani avait été assassinée. Si on lui accordait l'impunité elle révèlerait l'identité du coupable et la manière utilisée pour réaliser le crime. Le rapport d'autopsie concluait sur la mort par infection virale et crise cardiaque. Comme la dame insistait, le ministre finit par lui accorder l'impunité.

Elle raconta alors par le détail comment, avec la complicité du mari, René Castellani, elle avait empoisonné la victime avec de l'arsenic. René Castellani lui avait promis le mariage, aussitôt après qu'il aurait touché le montant imposant d'une assurance vie. Mais avec l'argent en poche, il avait changé d'avis.

Le corps fut exhumé et les cheveux analysés. Exactement comme nous l'avons fait pour Napoléon. Le résultat détermina que le taux d'arsenic était suffisamment élevé pour avoir provoqué la mort. M. Castellani fut arrêté, reconnu coupable et condamné à 25 ans de prison.

Le 26 septembre 1967, jour du jugement, le docteur Moscovitch, qui soigna la victime déclara qu'il n'avait jamais pensé à l'empoisonnement, pas plus que les nombreux experts auxquels il avait demande d'examiner la malade. Il précisa : " la possibilité de présence d'arsenic ne fut soupçonnée par aucun de nous". Durant la maladie de Madame Castellani, 125 analyses ont été effectuées sans que la présence d'arsenic soit décelée.

Le docteur Moscovitch ajouta que l'empoisonnement par l'arsenic présente différents aspects et que les symptômes sont le plus souvent trompeurs. C'est exactement ce qui conduit le docteur O'Meara à croire successivement que Napoléon souffrait de dysenterie, de scorbut, de la goutte, d'ulcères et d'autres maux. Si un médecin considère séparément deux ou trois symptômes provoqués par l'arsenic, il ne peut pas déterminer la véritable cause du mal. Pour diagnostiquer un empoisonnement par l'arsenic, il doit considérer tous les symptômes dans leur ensemble et voir que tous ces symtômes sont spécifiques de l'intoxication arsenicale. A moins d'être prévenu, il y a peu de chances qu'il pense à l'arsenic, car les symptômes vus séparément ressemblent à ceux de beaucoup d'autres maladies. C'est seulement quand ils sont vus dans leur ensemble que l'image devient claire.

Laissez-moi vous donner un exemple des symptômes décrits par un témoin : Le docteur Francesco Antommarchi était le médecin personnel de Napoléon. Dans son journal à la date du 26 février 1821, il écrit : " L'Empereur qui était assez bien depuis le 21, a une brusque rechute, toux sèche, vomissements, chaleur dans les entrailles, agitation générale, anxiété, sentiment d'ardeur presque insupportable accompagné de soif ardente". Le 27 février: " L'empereur est encore moins bien qu'hier, la toux est devenue plus violente et les nausées pénibles n'ont pas cessé jusqu'à sept heures du matin".

( Le comte Charles Tristan de Montholon, suivant les instructions du roi Louis XVIII et du Comte d'Artois, a réussi à empoisonner Napoléon durant son exil à Sainte Hélène.

L'analyse montre une nouvelle pointe de présence d'arsenic pour le segment de cheveu correspondant à cette période ce qui prouve que Napoléon avait absorbé une dose d'arsenic en ce moment là.

Maintenant il faut que vous sachiez que Napoléon n'est pas mort de l'empoisonnemnt par l'arsenic, mais qu'en réalité, il a été assassiné en deux phases, selon la méthode des empoisonneurs professionnels de l'époque.

La méthode classique pour tuer quelq'un sans laisser de trace, comprenait une phase latente (arsenic) et une phase mortelle (le coup de grâce).

La phase latente de l'empoisonnement de Napoléon commença en juin 1816 par l'intoxication arsenicale. L'arsenic est incolore, sans odeur et sans saveur et peut être mélangé, sans risque de détection, aux aliments ou aux boissons. Il suffit d'une quantité qui peut tenir dans une petite enveloppe pour commettre un assassinat. Napoléon a été empoisonné par l'arsenic progressivement et périodiquement, à l'effet de détruire sa santé et de laisser croire qu'il déclinait d'une façon normale pour cause de maladie naturelle. Le tuer brutalement aurait déclenché une nouvelle révolution en France, où il était toujours profondément aimé par l'immense majorité de la population et de l'armée.

Pour réussir dans cettre première phase du processus, l'assassin devait avoir accès aux aliments et boissons que l'Empereur consommait, mais il devait veiller à n'empoisonner personne d'autre. Les aliments consommés à Longwood House étaient partagés par tous ceux qui y vivaient, mais Napoléon avait son vin personnel, qui était le vin de Constance, un vin importé de Cape Town spécialement pour lui. Il était le seul à boire ce vin. Les autres consommaient différents autres crus en fonction des arrivages.

Dans les journaux et notes, les huit témoins oculaires reportent au fil des pages, plus de 30 symptômes de l'intoxication, arsenicale, tels qu'ils sont décrits dans les livres, les plus modernes de toxicologie. IGNORER CE QUE NOUS DISENT CES TÉMOINS C'EST IGNORER L'HISTOIRE.

Si Napoléon n'avait pas absorbé de l'arsenic durant la phase latente de l'empoisonnement, comment les huits témoins auraient-ils pu indépendamment les uns des autres, reporter les symptômes de l'intoxication arsenicale?

Si Napoléon était mort du cancer de l'estomac, pourquoi n'en aurait-il jamais manifesté les symptômes et comment aurait-il pu mourir gras? Il a ici une évidence:

C'EST SIMPLEMENT QU'IL N'EST PAS MORT DU CANCER.

La phase mortelle de l'assassinat: Cette phase commenca fin mars 1821, et sans les moyens modernes de la médecine légale et notre méticuleuse enquête elle n'aurait pas été décelée. Le crime serait resté un crime parfait. Elle fut réalisée par introduction de produits toxiques tels que l'antimoine (émétique), suivis d'orgeat et de calomel (mercure doux).

Le docteur Antommarchi écrit le 21 mars 1821:" Je sentais combien l'émétique serait utile, je suppliai Napoléon de ne pas se manquer à lui-même,... mais sa répugnance s'exaltait au seul nom du remède". Ici on pourrait penser qu'Antommarchi est auteur ou complice de l'empoisonnement, Ce n'est pas le cas, il ne faisait qu'ordonner le traitement classique de ce temps.

Journal de Louis Marchand - 22 mars 1821. "L'empereur a fini par accepter le remède sur l'insistance du Comte de Montholon qui a joint ses efforts de persuasion à ceux d'Antommarchi. Il prend l'émétique qui lui est administré en deux doses, prise à quelques distance l'une de l'autre, les efforts (de vomissement) qui en résultent sont des plus violents... mais seulement quelques glaires sont le résultats d'efforts réitérés".

Le traitement fut répété plusieurs fois les jours suivants. L'émétique est un tartrate de potasse et d'antimoine, il était utilisé en médecine pour déclencher des vomissements. Ses symptômes ressemblent à ceux de l'arsenic. Il n'est plus utilisé de nos jours à cause de sa trop forte toxicité.

Etant données les limites des connaissances médicales de l'époque, il était commun pour les médecins de prescrire l'émétique dans l'espoir, qu'avec les vomissements, le corps expulserait les causes de malaise pour lesquels il n'y avait pas d'autre traitement.

Le tartrate de potasse et d'antimoine corrode la muqueuse stomacale. Pour cette raison, son absorption répétée affaiblit les réflexes normaux de vomissement par lesquels l'estomac assure sa propre protection; le malade devient incapable d'expulser les poisons. C'est exactement ce que l'empoisonneur cherchait, et qu'il a réussi à obtenir. Avant de donner le "coup de grâce," avec du cyanide de mercure, il fallait mettre l'estomac de Napoléon hors d'état d'expulser ce poison. Le cyanide de mercure est obtenu par le mélange d'orgeat et de calomel.

( Marchand veille l'Empereur. Les derniers moments d'agonie de l'Empereur. Dans cette gravure on voit Louis Marchand son loyal valet et compagnon d'exil exprimant son désarroi.

Maintenant je vais vous expliquer comment a été achevé l'Empereur.

Le 22 avril, une nouvelle boisson lui fut servie pour la première fois. C'était l'orgeat. L'orgeat est une boisson à goût d'orange qui contient normalement de l'huile d'amandes amères. Elle fut servie à Napoléon sous le prétexte détancher la soif qui le dévorait. La soif, soit-dit en passant est un des symptômes de l'empoissonnement par l'arsenic.

Le 25 avril Lutyens déclare à Gorrequer (se sont deux officiers de l'Etat-major du gouverneur Hudson Lowe) : "le Comte de Montholon demande qu'on lui fournisse des amandes amères, car il ne peut pas en trouver à Jamestown (le port de l'île)". Ce même 25 avril, le Grand Maréchal Bertrand note " Hudson Lowe a envoyé des amandes amères dans une caisse". L'orgeat que boit Napoléon depuis trois jours est pour l'instant inoffensif. Ajoutez-y des amandes amères, qui contiennent de l'acide prussique, et il peut devenir meurtrier.

Avant cette date, il n'y avait pas d'amandes amères à Longwood. Apparemment l'empoisonneur commençait à être inquiet de ne pas pouvoir en trouver, parce que le Grand Maréchal Bertrand note; "Quelqu'un (sans mentionner le nom) a demandé à mon fils Arthur de sortir pour cueillir des pêches et de les mettre dans le garde-manger."

Les noyaux de pêche peuvent avoir le même effet que les amandes amères, car ils contiennent, eux aussi de l'acide prussique. Vous saurez bientôt comment ces amandes amères ont permis de tuer Napoléon sans laisser de traces d'une action criminelle.

Faisons une parenthèse, durant l'holocauste, les commandants des camps de concentration, reçurent l'ordre d'utiliser des gaz à base d'acide cyanhydrique (acide prussique) pour assassiner des millions de déportés. Le personnel chargé de la récupération des corps constatèrent qu'il y avait dans l'air une sorte d'odeur de pêche et d'amande amère.

Les amandes amères entrent dans la composition de l'orgeat et, quand il n'y en a pas, elles peuvent être remplacées par des noyaux de pêche qui produisent le même effet. L'odeur émanant des corps apportait la preuve tragique mais éclatante de l'utilisation par les Allemands du poison violent qu'est l'acide cyanhydrique. Pour de plus amples détails, vous pouvez lire le livre "Death Dealer", page 55, sous la rubrique "Gassings (gazage). Ce livre a été écrit par Rudolph Hoss, commandant du camp de concentration d'Auschwitz. Après la guerre, Rudolph Hoss a été condamné à mort et pendu.

( Le 15 octobre 1840, le corps de L'empereur quasiment intact, apparait à ses fidèles compagnons d'exil revenus, avec le Prince de Joinville, le chercher pour le ramener à Paris. Ils sont tous là, sauf Montholon. Bertrand, Gourgaud, et même Marchand sont stupéfaits de voir Napoléon, comme un homme simplement endormi, qui maintenant parait tellement plus jeune qu'ils le sont eux-mêmes.

Dans un livre récent de "Toxicologie clinique", il est écrit à la page 105:"huiles d'amandes amères - l'huile devient très vite un poison quand elle est ingérée et la mort survient rapidement chez un adulte qui absorbe une quantité de 7.5 cc."

Le Maréchal Bertrand nous dit dans son journal que quelques jours avant sa mort, Napoléon était très assoiffée (symptômes d'intoxication arsenicale) et qu'il buvait beaucoup d'orgeat.

Le journal d'Antommarchi mentionne qu'il était concerné par la constipation (autre symptôme d'intoxication arsenicale) dont souffrait Napoléon. Le remède pour ce mal, était à l'époque, le calomel. Dans le livre "Clinical toxicology of Commercial products", il est dit que le Calomel contient du chlorure de mercure.

Maintenant et ceci est tout particulièrement important, Louis Marchand note que le 3 mai à 17h30, il avait administré à Napoléon sans qu'il en eut connaissance, 10 grains de calomel délayés en poudre dans de l'eau sucrée. Ceci est une dose "héroïque". La dose normale pour soigner la constipation était d'un quart de grain de calomel, et 10 grains correspondaient donc à 40 fois la dose normale.

Le maréchal Bertrand note; " Ceci (les 10 grains de calomel), fut la cause directe de la mort de Napoléon."  VOYONS COMMENT FUT ARRÊTÉE LA DÉCISION DE FAIRE ABSORBER LES 10 GRAINS DE CALOMEL: 3 mai - Maréchal Bertrand - à 14h30, Hudson Lowe arrive chez Montholon avec les médecins Anglais Shortt et Mitchell.

- Docteur Antommarchi - Je suis convoqué chez Montholon où je dois énumérer les symptômes de la maladie de l'Empereur.... Les médecins anglais préconisent un purgatif de 10 grains de calomel. Je me récrie sur cette prescription, le malade est trop faible. - Marquis de Montchenu - Le différent entre les médecins fut alors soumis à Montholon, qui se rangea à l'avis des médecins anglais, et la potion fut, en conséquence administrée. - Louis Marchand - Quand je reçus l'ordre d'administrer le calomel, je dis que l'Empereur m'avait positivement dit ne vouloir aucun breuvage ou potion qui n'eût son approbation... On me rétroqua que l'Empereur était perdu et qu'il fallait tout tenter pour le sauver... Je finis donc par accepter de délayer la poudre (des 10 grains de calomel) dans de l'eau avec un peu de sucre... Quand l'Empereur me demanda à boire, je la lui présentai comme de l'eau sucrée. Il ouvrit la bouche, avala difficilement et voulut même, sans y parvenir, rejeter tout. Se tournant alors vers moi il me dit avec un ton de reproche si affectueux et si difficile à rendre: " Tu me trompes aussi?".

Le calomel contient du chlorure de mercure et l'orgeat avec des amandes amères contient de l'acide prussique. Leur mélange dans l'estomac devient du cyanure de mercure, qui est normalement immédiatement vomi par un estomac en bon état. Mais Napoléon avait déjà absorbé de larges quantités d'émétique et ceci avait inhibé les réflexes vomitifs. En conséquence, le cyanure de mercure, un poison violent ne fut pas rejeté. QU'EST-IL ARRIVÉ PAR LA SUITE?

Le Maréchal Bertrand écrit :"Peu de temps après, Napoléon devient inconscient. Il était complètement immobilisé par une paralysie totale. Il ne pouvait même plus avaler". Il est bien connu que le cyanure de mercure paralyse les muscles moteurs volontaires. Quarante-huit heures après avoir pris les 10 grains de calomel, Napoléon mourut, sans avoir jamais repris pleine conscience. QUELLES SONT LES LÉSIONS QUE LE CYANURE DE MERCURE PROVOQUE DANS L'ESTOMAC?

Il corrode la paroi stomacale et provoque une enflure du muscle du pylore. Le Larousse Médical Illustré explique ( page 741-742), les effets très toxiques de l'orgeat et du calomel réunis et, met en garde contre leur association dans tout traitement de maladie.

L'autopsie faite par Antommarchi en présence de beaucoup d'autres personnes, y compris les médecins anglais, révéla la profonde corrosion des muqueuses stomacales et une enflure autour du Pylore. Les docteurs concluèrent que Napoléon était mort d'une "condition conduisant au cancer."

En fait, il mourut d'un empoisonnement au cyanure qui lui-même suivait une longue intoxication arsenicale. Vous et moi, nous savons qu'on ne meurt pas d'une condition conduisant au cancer mais qu'on meurt du cancer.

Le docteur Antommarchi, qui a soigné l'Empereur pendant les vingt derniers mois de sa vie, a proclamé, à son retour de Sainte-Hélène, qu'il était mort d'une hépatite chronique causée par le climat insalubre de l'île. Le docteur Larrey, chirurgien en chef de la Garde Impériale - l'homme le plus honnête que j'ai connu - disait Napoléon, déclara, quant à lui, que le rapport d'autopsie montrait clairement que l'Empereur était mort d'une affection hépatique aigüe. Larrey pensait que les lésions de l'estomac étaient relativement bénignes et certainement pas cancéreuses.

De plus, dans les archives de Sir Hudson Lowe, aux pages 204 et 206 du volume 20,214, se trouvent deux lettres du docteur Robert Gooch. Dans ces lettres, ce dernier exprime son désaccord avec le docteur Antommarchi sur les causes de la mort de Napoléon.

Le docteur Gooch, qui était un médecin parmi les plus renommés de son temps, avait manifesté l'intention de publier une étude critique du livre d'Antommarchi, mais ceci ne s'est jamais réalisé. Il écrit à Hudson Lowe: "Le calomel est responsable de la mort de Napoléon et non une hépatite, le climat ou le cancer". Le docteur Gooch, en suspectant que le calomel avait quelque chose à voir avec la mort de Napoléon, était plus près de la vérité qu'aucun autre médecin de 1821 à nos jours.

Après avoir étudié les rapports d'autopsie, le Dr. Michel Ibos qui est un des chirurgiens les plus éminents en France, a écrit le 30 septembre 1997:

Aucune étude scientifique n'a jamais établi la notion héréditaire du cancer de l'estomac que que tous les arguments cliniques concernant l'autopsie plaident en faveur d'un simple ulcère gastrique dont on ne meurt pas. Tout ceci détruit (et ridiculise) la thèse du cancer héréditaire soutenue encore par de nombreux historiens, et laisse la porte grande ouverte à l'empoisonnement que nous avons prouvé par ailleurs. Le docteur Henry après l'autopsie remarqua l'aspect efféminé de Napoléon, parce qu'il n'avait pas de poils sur le corps. Il aurait pu savoir que la disparition des poils corporels est un symptôme de l'intoxication arsenicale.

Le marquis Henri de Montchenu était le représentant de Louis XVIII à Sainte Hélène. Il nota: "Sur les cinq docteurs présents à l'autopsie, aucun ne connaissait la cause exacte de la mort".

EST-CE QU'IL Y AVAIT UN EMPOISONNEUR DANS L'ÎLE?

( Ben Weider et ses trois fils assis devant l'entrée de Longwood House. Louis en haut à droite, Eric en bas à gauche et Mark en bas à droite.

Oui sans l'ombre d'un doute. Le 24 février 1818, Cipriani le majordome de Longwood tomba brusquement malade, alors qu'il avait toujours été en parfaite santé, et il mourut deux jours plus tard. Il fut saisi de violentes douleurs d'estomac accompagnées de frissons glacés. Frissons glacés et violentes douleurs d'estomac sont des signes d'empoisonnement aigu par l'arsenic, ce qui peut être détecté par une autopsie.

Cipriani avait été au service des Bonaparte depuis sa prime enfance. C'était un orphelin qui considérait Letizia (la maman de Napoléon) comme sa seconde mère. Il était très intelligent et perspicace. Rien ne lui échappait. Montholon ne cachait pas son aversion à son égard et il avait noté :"l'Empereur préfère Cipriani à nous tous. Majodorme est un emploi bien subalterne quand on possède toutes les qualités d'un ministre de la Police." Cipriani fut enterré le lendemain de sa mort, mais William Balcombe, qui avait hébergé Napoléon dans sa propriété des Briars, au début de l'exil, était persuadé qu'il y avait eu empoisonnement. "On ne meurt pas comme ça à Sainte Hélène" disait-il.

La décision d'autopsie fut prise, mais quand on s'approcha de la tombe pour l'exhumation, on s'aperçut qu'elle avait été récemment profanée et que le corps avait disparu.

Pourquoi? Parce que l'empoisonneur a paniqué quand il a su que l'autopsie allait se faire. L'enquête qui suivrait la preuve de l'empoisonnement conduirait vraisembla-blement à sa découverte ou, pour le moins, entraînerait un climat de suspicion à Longwood qui gènerait considérablement la poursuite de l'action criminelle qu'il y menait. Par qui? L'empoisonneur, seul, ne pouvait pas sortir le corps de la tombe et le transporter dans un endroit tel, que toutes les recherches pour le retrouver sont demeurées vaines. Il ne pouvait pas non plus demander l'aide de Français de Longwood, car c'était courir à la dénonciation immédiate.

Il faut donc admettre que ce forfait a été commis par les Anglais agissant aux ordres de Hudson Lowe, puisque rien de ce qui se passait sur l'île ne lui échappait. Le corps a vraisemblablement été immergé dans l'Océan, après avoir été lesté. PERSONNE D'AUTRE QUE LES ANGLAIS, NE POUVAIT SORTIR LE CORPS DE LA TOMBE ET LE FAIRE DISPARAÎTRE À TOUT JAMAIS.

Maintenant vous devez poser la question clé: Napoléon ayant été empoisonné, QUI EST LE COUPABLE?

Nous devons revoir certains faits pour donner la réponse. Celui qui a empoisonné Napoléon a vécu à Longwood House depuis l'été de 1816, période où Napoléon a commencé à souffrir d'intoxication arsenicale, jusqu'au 5 mai 1821, date de sa mort.

Ceci élimine immédiatement tous ceux qui ont quitté Sainte Hélène avant la mort de Napoléon et écarte aussi ceux qui sont arrivés après l'été 1816. En conséquence, il ne reste que Louis Marchand, le Maréchal Bertrand et le Comte de Montholon. Le coupable devait être obligatoirement en contact régulier avec Napoléon et c'était donc un de ceux qui vivaient en permanence à Longwood. Ceci écarte le Maréchal Bertrand, qui vivait à quelque distance, car sa femme anglaise préférait une certaine intimité à la promiscuité de Longwood.

Il reste seulement Louis Marchand et le Comte de Montholon. Louis Marchand est reconnu par tous les historiens, et les exilés de Saint Hélène, comme un serviteur loyal est dévoué qui servait Napoléon comme un fils peut le faire. Il n'avait aucun motif de vouloir nuire à Napoléon.

( Napoléon et Betsy Balcombe. Au cours de son premier mois de séjour à Ste. Hélène, Napoléon logeait au Briars qui est un petit pavillon utilisé comme salon de thé et qui appartenait à la famille Balcombe. Très vite, Napoléon est devenu ami à la jeune Betsy qui avait 14 ans.

Le Comte de Montholon, par contre, n'avait pas de raison d'admirer, ni de servir l'Empereur à Sainte Hélène, bien qu'il se soit porté volontaire pour l'accompagner. Napoléon avait seulement 46 ans à son arrivée dans l'île et il était en excellente santé, Il aurait pu vivre au moins 20 ans de plus. Ceci aurait signifié que Montholon aurait dû passer une grande partie de sa vie sur un rocher perdu au milieu de l'océan. A moins qu'il fût un agent des Bourbons et qu'il sût à l'avance que son séjour serait de durée limitée, on ne peut trouver d'explication logique à sa présence.

On peut même lui trouver une bonne raison de rancoeur à l'égard de Napoléon. Il avait été démis de son poste d'Ambassadeur de France à Wurzburg, parce qu'il avait enfreint les ordres formels de l'Empereur en épousant Albine Roger, déjà deux fois divorcée.

D'autre part, le Comte de Montholon avait de solides attaches royalistes:

    1) Son beau-père, le Comte (puis Marquis) de Sémonville, était un ami de Louis XVIII et du Comte d'Artois.

    2) Le Comte de Sémonville était connu comme intrigant et très adroit. Il a servi à des postes élevés, tous les régimes en France depuis Louis XVI jusqu'à Louis-Philippe (y compris la Révolution, le Consulat de l'Empire). C'est là un exploit quasi-unique en cette période troublée. Il a été établi qu'il a toujours été un agent du frère de Louis XVIII, le Comte d'Artois, qui deviendra lui même Roi sous le nom de Charles X.

    3) Pour éminents services rendus aux Bourbons, le Roi Louis XVIII, le nomma Pair de France le 4 juin 1814 ( Napoléon était exilé à l'île d'Elbe) et Grand référendaire de la Chambre Haute (noblesse). En conséquence, il occupait un poste parmi les plus élevés de la Cour de France.

    4) C'est lui qui a insisté pour que son beau-fils, le Comte de Montholon, accepte de partir avec Napoléon à Sainte-Hélène.

Le comte de Montholon avait porté le nom Montholon-Sémonville. Cependant, quand il partit pour Sainte-Hélène, il abandonna Sémonville pour être simplement le Comte de Montholon. Il était connu comme un "Playboy", il aimait la grande vie et était toujours à court d'argent.

C'est Louis XVIII qui l'avait nommé général dans l'armée royale, en 1814 durant l'exil de Napoléon à l'île d'Elbe. A cette époque il avait détourné à son profit des fonds militaires pour un montant de 6 000 francs. Il ne fut jamais puni pour ce crime, grâce à l'intervention du Comte d'Artois.

Pourquoi un homme de ce calibre aurait-il voulu passer 20 ans de sa vie à Sainte-Hélène? Tout simplement parce qu'il était en mission et sa mission était de la plus haute importance. Elle consistait à faire en sorte que Napoléon n'ait pas la moindre chance de reprendre le pouvoir en France.

Le comte de Montholon s'était attribué, après la mort de Cipriani, le poste de sommelier de Longwood. Il avait ainsi le contrôle exclusif du vin servi à l'Empereur et c'est par ce vin que Napoléon a été empoisonné.

En fait le Baron Gourgaud, dans ses mémoires reporte qu'il avait prévenu Napoléon de la possibilité de son empoisonnement par l'intermédiaire du vin. Napoléon ne prit pas cet avertissement au sérieux.

Il est intéressant aussi de noter que le Maréchal Bertrand dans une lettre au Cardinal Fesch, écrivait que quelques jours après la mort de Cipriani, une domestique de Montholon était également morte avec les mêmes symptômes. Aurait-elle mangé ou bu un reste de ce que Montholon avait préparé pour Cipriani? Nous ne le saurons jamais, mais c'est tout de même une étrange coïncidence.

Montholon était seul avec Napoléon semi-inconscient, quand furent ajoutés toute une série de codicilles à son testament. Il ne faut donc pas s'étonner qu'il se fît attribuer la part du lion. Il était désigné comme un des trois exécuteurs testamentaires, et il recevait 2.2 millions de francs ce qui était une somme énorme à une époque ou le revenu moyen annuel d'un ménage en France était de l'ordre de 2 000 francs. Notons aussi qu'en 1829 il dût s'enfuir en Belgique pour échapper à ses créanciers. Tous les historiens sont d'accord pour reconnaître que Montholon était un homme intrigant et sans scrupules, qui mentait avec facilité en toute occasion.

Tous les compagnons de l'exil ont écrit un journal ou rédigé des mémoires. Tous ont noté sensiblement de la même manière, les malaises dont souffrait Napoléon, à l'exception du Comte de Montholon.

Un exemple: Montholon a écrit que Napoléon était émacié quand il est mort, alors que tous les autres, y compris les médecins anglais qui étaient présents, ont dit que Napoléon était exagérément gras. Pour étayer la version du cancer, il lui fallait mentir et déclarer que Napoléon était mort décharné.

Louis Marchand était encore en vie quand le livre de Montholon fut publié en 1848. Il déclara que Montholon était ou bien un menteur ou alors que sa mémoire l'avait trahi. Les souvenirs de Montholon sont, en grand partie, totalement différents de ceux de tous les autres témoins.

Quand le corps de Napoléon fut exhumé, 19 ans après sa mort, pour être ramené en France, il était en excellent état de conservation. Pourquoi? parce que ceci est typique d'un empoisonnement par l'arsenic. L'arsenic peut tuer mais il retarde aussi la décomposisiton des tissus.

Voici ce que déclare le Professeur Guériot, président de l'académie française de Médecine (1996) " Aucun doute l'état de conservation du corps de Napoléon est un signe d'arsenic".

Les laboratoires de recherche nucléaire de Harwell, qui sont parmi les plus sophistiqués dans le monde, n'ont pas pu se tromper dans leurs analyses des cheveux de Napoléon en décelant des doses éffarantes d'arsenic allant jusqu'à 51.2 ppm. Dans cet exposé, nous avons précisé les moyens et la méthode utilisés par l'assassin. Nous avons aussi, en cernant les faits et les motifs désigné cet assassin. Le cas est très clair - Napoléon a été tué par le Comte de Montholon, qui a utilisé successivement, l'intoxication arsenicale pour l'usure de l'organisme et une dose aigüe de cyanure pour le coup de grâce. Pour commettre le crime, Montholon a certainement agi seul a Longwood House, mais il semble évident qu'il a reçu le soutien extérieur de Hudson Lowe.

Déjà, le 15 novembre 1816, dans son journal privé le Dr. O'Meara note: " Hudson Lowe me demanda de lui rédiger un rapport sur la santé de Bonaparte, Il me fit observer qu'en le rédigeant, je ne devais pas perdre de vue que la vie d'un homme ne pouvait pas être mise en balance avec les malheurs que pourrait amener son évasion; qu'il ne fallait pas oublier que le général Bonaparte était responsable de la perte de millions de vies humaines et qu'il pourrait l'être encore; que la vie d'un individu était de peu de poids, que ma situation (de médecin de Napoléon) était tout-à-fait spéciale et d'une très grande importance politique."

En 1818, après son renvoi de Sainte-Hélène. O'Meara confie à M. Hall, chirurgien de la "Favorite" que " s'il avait suivi les instructions de Hudson Lowe, Napoléon serait déjà mort". O'Meara pour avoir répété, à Londres, ces mêmes déclarations, fut radié des cadres de la Marine.

Sten Forshufvud a rencontré à Londres en mai 1962, Mabel Brookes, une vieille dame élégante qui était l'arrière petite-fille de William Balcombe. "Je suis enchanté que vous apportiez la preuve de l'empoisonnement de l'Empereur", dit-elle. " Mon arrière-grand-père l'avait toujours pensé... Et Cipriani? mon arrière grand-père a trouvé sa mort suspecte.."

Comment expliquer la disparition du corps de Cipriani, la veille du jour prévu pour son autopsie, sans y voir la main de Hudson Lowe qui contrôlait étroitement tout ce qui se passait dans l'île?

Enfin le plus important ! ... C'est Hudson Lowe qui a fourni à Montholon les amandes amères pour le "Coup de Grâce," et c'est encore lui qui est arrivé chez Montholon le 3 mai, pour imposer les 10 grains de calomel.

Le Major Gorrrequer note dans son journal, à la date du 17 mai 1821:" Hudson Lowe, à force d'insistance et de rage, obligea les docteurs Shortt et Arnott à modifier les conclusions du procès-verbal d'autopsie, car il ne voulait pas qu'il fissent état de l'altération du foie qu'ils avaient constatée".

Comme Hudson Lowe n'était pas homme à prendre sur lui une initiative aussi importante que l'assassinat de Napoléon, il est certain que cet assassinat lui avait été commandé par le Cabinet de Londres, en plein accord avec la cour de France.

Ainsi, le complot d'assassinat du 1er Consul Bonaparte, qui avait débuté en 1803 quand William Pitt était revenu au pouvoir et, qu'en association avec le Comte d'Artois, il avait transporté des assassins sur la côte normande, à bord de bateaux de la Royal Navy - Georges Cadoudal le 23 août puis le général Pichegru le 16 janvier 1804 - a fini par trouver sa conclusion quand Napoléon s'est retrouvé sans protection à Sainte-Hélène. Mesdames et Messieurs, tous ceux qui persisteront à nier l'évidence, c'est-à-dire les preuves fournies par huit témoins oculaires, corroborées avec précision par les analyses nucléaires, ignoreront l'Histoire et feront preuve d'un total aveuglement. Montholon a été envoyé à Sainte-Hélène par le Comte d'Artois pour faire en sorte que Napoléon n'ait pas la moindre chance de revenir en France et de reprendre le pouvoir, comme il l'avait fait après son premier exil à l'île d'Elbe. Montholon comme agent des Bourbons, a parfaitement accompli sa mission.

Pour terminer, je vais vous lire la dernière partie d'un article de deux colonnes, publié par le NEWSWEEK, à la suite de la parution de mon livre " The Murder of Napoleon".

"L'effet est saisissant, c'est de l'Histoire au plus brillant de son éclat. Le livre va certainement déclencher la colère de certains spécialistes de Napoléon. Je ne peux pas être sûr que Forshufvud et Weider aient raison, mais pour prouver qu'ils ont tort, leurs adversaires devront présenter un chapeau impressionnant en espérant qu'il y ait un lapin dedans."

Le port de Sainte-Hélène par J. Clark et J. Hamble, c. 1806.

Vous trouverez ci-joint des documents explicatifs qui viennent appuyer la thèse de l'empoisonnement. Nos recherches ont détruit une grossière erreur de l'Histoire et rétabli la vérité. Napoléon est mort empoisonné et non pas d'un cancer de l'estomac. Quant à ceux qui persistent à nier l'évidence, il est temps maintenant qu'ils arrêtent d'avancer des suppositions sans fondement et qu'ils commencent à présenter des faits.

Je voudrais aussi attirer votre attention sur mon livre: "The Assassination at St-Helena revisited" qui contient tous les détails sur l'empoisonnement de Napoléon. Il est publié par John Wiley and Sons, de New York.

A l'attention de ceux qui persisteraient à douter de la toxicité du calomel, nous traduisons ci-dessous un article paru en anglais dans le Sun Sentinel de Floride aux Etats-Unis en septembre 1996, sous la plume de Mike Cooper de l'agence Reuters:

LES ETATS-UNIS SIGNALENT LES DANGERS D'UTILISATION D'UNE CRÈME DE BEAUTÉ MEXICAINE

Atlanta - Le Service Fédéral de la Santé signale qu'une crème de beauté produite au Mexique et vendue aux Etats-Unis contient un poison, le mercure.

Le service américain de contrôle et de prévention des maladies (Center for Disease Control -CDC) fait savoir qu'une crème connue sous le nom de Crema de Belleza contient de 6 à 10% de son poids en mercure. " Il a été prouvé que la crème contient un composé du mercure appelé calomel," dit le docteur Anne Marie Wasley, " le mercure est toxique et est très rapidement absorbé à travers la peau".

Le CDC précise que 238 personnes en Arizona, Californie, Nouveau Mexique et Texas ont déclaré avoir utilisé la crème de beauté. Sur les 119 qui ont subi des analyses, 87% se sont avérés avoir des taux élevés de mercure. Un taux élevé a aussi été décelé chez des personnes qui n'utilisent pas la crème mais qui vivent en contact étroit avec celles qui l'utilisent.

Trois cas d'empoisonnement par le mercure ont été signalés l'année dernière au Texas, au nouveau Mexique et à San Diego chez des personnes qui utilisaient la crème de beauté. Le CDC recommande l'interdiction de la crème. Le docteur Wasley indique comme symptômes d'intoxication par le mercure, des modifications de la personnalité telles que nervosité et irritabilité, tremblements, perte de mémoire et maladie mentale.

La direction de la santé du Texas demande que la crème soit détruite en prenant des précautiosn identiques à celles que l'on doit respecter pour la destruction des produits dangereux tels que les batteries ou certaines peintures. NOTE DE L'AUTEUR: Si l'on considère les effets nocifs d'une crème qui contient seulement de 6 à 10% de calomel et qui doit traverser la peau pour contaminer le sang, on peut concevoir le niveau de toxicité que représente l'énorme quantité de dix grains de calomel ingérés directement dans l'estomac.

Les lettres du commandant Henri Lachouque: TRADUCTION

Le 17 avril 1996

Cher Docteur Weider,

Je vous remercie pour votre livre autographié. C'est un des trésors de ma bibliothèque personnelle.

Vos efforts continus ont apporté des preuves à un débat qui date depuis des centaines d'années et qui hante autant les érudits que les historiens de l'époque napoléonienne. Les historiens ont maintenant une recherche scientifique, sur les causes de la mort de Napoléon, qui fait autorité.

Votre considération à partager ce livre devenu un classique est grandement appréciée.

Mes meilleurs voeux,

Sincèrement
John M. Shalikashvili
Président, Chef d'état major.

TRADUCTION

Le 18 janvier 1996

Cher Monsieur Weider,

Je vous remercie pour votre lettre concernant votre livre et le projet "THE MURDER OF NAPOLEON". Nous sommes au courant que vous venez de publier un nouveau livre sur ce sujet, et en effet nous l'avons et sommes en train de le lire.

Soyez certain que "THE MURDER OF NAPOLEON" est un projet qui nous passionne et sur lequel nous travaillons. Nous sommes à la recherche d'un directeur qui travaillerait sur le scenario.

Si vous désirez discuter de ce projet, je vous prie de communiquer avec moi au numéro ci-dessus.

Sincèrement
Courtenay Valenti
Vice-président
Production

LIVRES ET CONFÉRENCES DU MÊME AUTEUR LIVRES:

Qui a tué Napoléon? (traduit en 35 langues).

Assassination at St. Helena, The poisoning of Napoleon Bonaparte. Assassination at St. Helena revisited.

Napoléon, Liberté, Égalité et Fraternité. Napoléon, est-il mort empoisonné?

Ben Weider CM,PhD

Conférences:

Napoléon et les juifs, Congrés de la Société Internationale Napoléonien, Italie, 1997; 28ème Symposium sur l'Europe révolutionnaire, Tallahassee, 1998.

Mon pèlerinage à sainte Hélène en juillet 1975, 27ème symposium sur l'Europe révolutionnaire, Louisiane, 1997.

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CHEVEU DE NAPOLÉON NIVEAU NORMAL POUR LA PÉRIODE ANALYSE PAR SECTION DES CHEVEUX DE NAPOLÉON Le graphique montre le taux d'arsenic (partie/million) par rapport au temps


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